DE LA RECHERCHE A LA THERAPEUTIQUE

L’amélioration de l’angiogenèse par thérapie cellulaire chez le patient diabétique est une question que nous essayons de résoudre depuis plusieurs années.

Le patient diabétique est particulièrement affecté par un défaut d’angiogenèse dans différents territoires. L’artériopathie des membres inférieurs est l’une des complications ischémiques (c’est à dire en relation avec une insuffisance de perfusion sanguine) graves du diabète. On observe alors, au niveau des pieds et des jambes des malades, des ulcères, des plaies cutanées très difficiles à cicatriser et, parfois, des gangrènes nécessitant une amputation d’orteils, du pied, voire de la jambe. Le pronostic du patient diabétique qui doit subir une amputation est très sombre à court terme. Nous développons depuis 2005 des stratégies d’angiogenèse thérapeutique pour favoriser la revascularisation des tissus mal irrigués. Nous avons notamment validé une stratégie originale et ambitieuse dans ce domaine : une partie des globules blancs (cellules mononucléées) de patients sont prélevés par cytaphérèse, technique de routine utilisée pour les dons de plaquettes par exemple. Ces cellules sont activées, in vitro, par une protéine naturelle l’éphrine B2. Les cellules sanguines adultes acquièrent alors, en 30 minutes, des propriétés de cellule souches présentant un potentiel pro-angiogénique important.

L’étape de recherche à venir consiste à vérifier la faisabilité de notre technique chez le volontaire sain dans un environnement médical et non plus dans un laboratoire de recherche. Six sujets volontaires seront sélectionnés et feront un don de cellules mononuclées. Ces cellules seront activées apr éphrine B2 et nous vérifierons, in vitro et in vivo, que les cellules activées ont les propriétés pro-angiogéniques que nous avions mises en évidence. Ce travail se fait en collaboration avec l’Etablissement Français du Sang de Créteil (Unité d’Ingénierie et de Thérapie Cellulaire) et le Centre d’Investigations Cliniques « Biothérapies » du CHU Henri Mondor.

Si les conditions d’efficacité et de sécurité que nous sommes en train de vérifier sont réunies, l’autotransfusion de cellules sanguines stimulées in vitro pourrait améliorer la perfusion du patient diabétique et retarder, voire empêcher, certaines complications ischémiques graves.